F1 le meilleur film de sport de 2025
L'année 2025 n'est pas encore terminée et je pense qu'on tient déjà le "Movie Of The Year")" notamment dans la catégorie films de sport.
Aujourd'hui je vous parle du film F1 (avec Brad Pitt) sortie dans les salles courant de l'été 2025.
Le cinéma comme inspiration pour les vidéastes de sport
En tant que vidéaste de sport passionné de cinéma, je trouve ça intéressant d'analyser des films et longs métrages de sport pour voir ce qu'Hollywood est capable de faire avec des moyens illimités et la pointe de la technique. Même si en tant que vidéastes de sports solo nous n'avons pas les mêmes moyens (très loin de là) je trouve que c'est une bonne chose de s'inspirer de leur travail. Alors certes on ne pourra jamais disposer des moyens techniques et humains, ni du matériel et des caméras dont ils disposent, mais aujourd'hui avec de la débrouille et du talent, on peut vraiment faire des choses exceptionnelles. Alors pourquoi ne pas s'inspirer des meilleurs ?
J'avais cette idée depuis longtemps et je profite de la claque que j'ai prise en allant voir "F1 le film", pour me lancer dans l'analyse des films de sport. Car oui, j'ai vraiment passé un super moment. 3h00 de film où je n'ai pas vu passer l'heure tellement j'ai été happé dans l'action. Le scénario n'est pas rocambolesque, mais il fonctionne bien, et Brad Pitt est toujours aussi cool dans son rôle de vieux briscard pilote de formule 1. La dernière fois que j'ai autant pris mon pied au cinéma, c'était il y a 4/5 ans pour Top Gun 2, top gun Maverick. Et devinez quoi ? Il s'agit justement du même réalisateur qui a réalisé F1 et Top gun Maverick : Joseph Kosinski. Coïncidence ?
Il rentre dans la catégorie des très rares films que j'ai vu deux fois au cinéma.
Les américains sont vraiment très forts pour nous faire vibrer et nous plonger au coeur de l'action. Si vous ne l'avez pas encore vu, voici la bande annonce qui vous donnera un aperçu du film.
Un film de sport qui repousse la technique audiovisuelle pour nous immerger dans l'action
Alors techniquement, puisque c'est ça qui nous intéresse en tant que vidéaste de sport, qu'est-ce qu'on peut retenir de ce film F1 ?
Et bien tout comme son précédent film Top Gun Maverick sorti en 2022, Joseph Kosinski nous propose un nous film plein d'adrénaline qui repousse les limites techniques pour nous plonger au coeur de l'action et du sport automobile. C'est en partenariat avec SONY (encore eux!) qu'ils ont innové pour permettre d'intégrer des caméras IMAX aux cockpits des monoplaces, un endroit plutôt restreint.
Non seulement il arrive à déporter le capteur et l'objectif de la cellule d'enregistrement mais en plus, ils les ont placés sur des têtes rotatives mécanisées pilotables à distance. (Têtes qui sont elles mêmes sur des sliders pour régler la distance au sujet et cadrer plus ou moins serrées sur le visage des acteurs et des pilotes)
Ainsi à de nombreux moments pendant la course, on retrouve ces plans uniques de panoramiques ultra rapides entre le visage du pilote (brad pitt) le plan sur capeau en mode POV, et potentiellement les autres voitures concurrentes en pleins dépassement. L'effet est exceptionnel et marche vraiment bien. C'est du jamais vu au cinéma.
Ci dessus l'ensemble capteur objectif des caméras IMAX embarquée dans le cockpit spécialement designées par SONY pour ce film. (Sony a créé 25 caméras similaires pour les besoins du film).
Les deux objectifs principaux du réalisateur cinéaste était : l'immersion et l'authenticité. Comprendre par là, vouloir nous proposer une expérience immersive au plus prêt des athlètes et des pilotes pour nous faire vivre la course comme si on y était. Et pour ça, l'équipe à fait le choix de privilégier les prises de vues réelles, avec le moins d'effets spéciaux possibles pour nous proposer quelque chose d'authentique, réaliste et immersif. C'était exactement la même philosophie que l'équipe de réalisation a eu lors de la production de Top Gun Maverick et c'est probablement pour ça que le film a autant passionné les foules. En limitant les effets spéciaux et filmant des vrais avions de combat (et aujourd'hui de vrais monoplaces) on y croit. Il faut d'ailleurs savoir que tout comme Tom Cruise pour Top Gun, c'est bien Brad Pitt, et non une doublure, qui a réellement piloté les voitures de courses la majorité des prises. Pourquoi ? Pour filmer les vrais réactions et expressions de visages qu'un humain peut ressentir dans un tel bolide et proposer cette authenticité. Ainsi dans les nombreux gros plans (emblématiques du film) où on le voit grimacer lors d’une accélération, d'une décélération ou d'un virage, c’est bel et bien lui, son véritable visage qui a été filmé lors d’une véritable sortie sur piste, et non sur un fond vert ou autre effet d'incrustation. Résultat : on y croit.
Ce fut un vrai défi puisque le cockpit d'une formule 1 est encore plus petit que celui d'un avion, et c'est donc encore plus dure d'y faire entrer une caméra IMAX) mais c'est un pari réussi, car l'effet est là et voit tous les détails du visage de l'acteur en 4K dans chaque virage !
Ci-dessous, un aperçu d'une autre configuration des caméra SONY IMAX embarquées directement à même le casque du pilote pour filmer en POV (First person point of view).
Si vous souhaitez en apprendre encore plus, voici le behind the scenes/making of du film sur la chaine youtube de Sony Cine :
Un étalonnage sobre pour style épuré mais réaliste
J'ai vu beaucoup de monde critiquer la colorimétrie et l'étalonnage du films. En effet, les images sont finalement assez peu "stylisées" et le style choisie par le réalisateur, le directeur de la photographie et le coloriste sont des couleurs peu saturées et très naturelles (hors scènes intérieures au crépuscule et en boite de nuit).
Si effectivement, je l'ai trouvé un peu moins beau que les images du film Le Mans 66, je comprends les critiques du style FLAT car il est vrai qu'on nous le sert vraiment à toutes les sauces ces dernières années. L'étalonneur influenceur Waqas Qasi qui critique les couleurs de F1 :
Pour autant, je trouve et pense que cela est justifié dans le cas de ce nouveau film de sport de formule 1. Pourquoi ? Car (tout comme pour Top Gun) la volonté du réalisateur Joseph Kosinski était de nous plonger au coeur d'une course de F1 comme si on y était. Comme si on était un pilote et comme on ne l'a jamais vécu au cinéma. Le cinéaste souhaitait avant tout nous faire vivre l'expérience de film la plus immersive possible et donc au détriment d'un étalonnage aux couleurs chatoyantes mais non naturelles. Beaucoup ont critiqué la colorimétrie de F1 et l'on comparé à RUSH. Certes Rushes à un style graphique exceptionnel et des images qui claquent, mais d'une il s'agissait d'un film vintage (avec le style qui va avec), et de deux tous les films ne sont pas obligés d'avoir un look ultra chiadé et des retouches colorimétriques sur travaillées.
Voici pour comparer quatre images tirées des films Rushs, Le Mans 66 et F1 pour comparer :












Effectivement en comparaison, la palette des couleurs est moins riche, l'image est moins contrastée, les couleurs moins saturées. Mais pour ma part j'ai apprécié l'esthétique globale du film. On peut aussi saluer la performance des capteurs SONY toujours aussi sublime et la dynamique de leurs caméras où tous les plans nous sont proposés avec des détails aussi bien dans les hautes lumières que dans les ombres. C'est un délice pour les yeux. Certes le travail des couleurs est plus naturel, mais je trouve que ça s'y prête bien pour un film immersif et authentique. Je vous laisse vous faire votre avis et je serai intéressé d'avoir votre avis à ce sujet. Le goût pour la colorimétrie vidéo et l'esthétique des couleurs sont toujours des choix très subjectifs.
Un sound design vidéo exceptionnel qui nous fait ressentir chaque accélération
Comme dans les précédents films automobiles hollywoodiens qui ont bien marché (je parle notamment de Le Mans 66 et Rushs), le Sound design est encore une fois exceptionnel. A mon sens c'est, au delà des images et du rythme. C'est cette "petite" note qui change toute la grandeur du film. Dans ce film, 80% de l'immersion vient du Sound design. C'est tellement bien fait qu'on en oublie qu'on regarde un film. (Et encore je n'ai pas eu la chance de voir le film en Dolby atmos).
Les films de courses automobiles sont sûrement les films qui m'impressionnent le plus à ce sujet. C'est tellement dur de reproduire au montage les sons et le déplacement des ondes sonores dans l'espace (notamment à cause de l'effet doppler).
Au niveau du mixage audio, je n'ai pas noté de révolution, j'avais déjà pris une claque pour le Mans 66 que j'avais vu au cinéma, là on est sur le même niveau. Les moteurs chantent, gronde, craque, on ressent les vibrations de chaque passage de vitesse c'est exceptionnel. Cela apporte une tension dans le récit incroyable. Si vous n'êtes pas convaincu et que vous voulez avoir un aperçu, regarder simplement la bande annonce avec son et sans son, vous comprendrez alors l'impact du Sound design sur les émotions et "l'epicness" d'un film véhiculé gràce à ses bruitages et sons d'ambiances.
A chaque fois je suis choqué par la technique sonore et à quel point le sound design transforme et sublime l'imapct visuel des images. Ca me motive plus que jamais à travailler mon sound design (un de mes plus gros manques à l'heure actuelle).
Je n'ai rien trouvé pour l'instant à ce sujet (il faudra attendre de découvrir le making off complet du film) mais voici une vidéo superbe vidéo behind the scenes qui vous montrera comment ont été réalisés les sons du film Le Mans 66 avec Matt Damon. C'est captivant car les ingénieurs du sons y décortiquent chaque piste audio pour vous faire comprendre la logique et comment sont recréer ses sons et ambiances sonores de toutes pièces. Si vous aussi vous êtes vidéastes de sports, professionnel ou amateur, cela vaut vraiment le détour.
Mon plus gros regret c'est de ne pas avoir vu le film en IMAX DOLBY simplement pour le son. J'ai failli payer un second ticket au prix fort rien que pour vivre l'immersion sonore, sentir les ondes des moteurs qui rugissent rageusement. (La seule chose qui m'en a empeché, c'est qu'il ne passait tout simplement plus en IMAX dans ma région. Sinon j'y serai allé plutôt deux fois qu'une).
Enfin si cela vous intéresse et si vous souhaitez aller plus loin, voici une superbe vidéo du Youtubeur Atom qui décortique les effets spéciaux utilisés 3D dans le film, car même si la majorité des prises de vues sont réalisées en réel, il y a toujours quelques petits touches magiques de 3d pour sublimer le tout :
Conclusion : Le meilleur film de sport de l'année ?
Il faudra attendre le 31 décembre 2025 pour se prononcer, mais j'ai très peu de doute concernant le fait de voir un tel film le surpasser avant la fin de l'année.
Pour finir, si je devais donner un dernier argument pour dire que ce film de sport est un grand film, c'est tout simplement parce qu'il donne envie à des personnes novices qui n'ont jamais eu d'attrait pour la formule 1 de s'y intéresser et de s'y passionner. Certains diront que c'est le résultat d'une pub déguisée de 2h30 pour la F1. Peut-être ont-ils raison, mais quoi qu'il en soit c'est quand même signe que ce film nous aura fait vibrer et procurer de belles émotions.
Paris gagné pour F1, le (probable) meilleur film de sport de 2025. On en reparle dans 6 mois ;)
Josselin